Avec Shadi Marei, Tsahi Halevi et Hitham Omari. Sortie le mercredi 19 février.
Un agent israélien manipule un adolescent palestinien pour tenter de localiser son frère, chef d’une unité des martyrs d’Al-Aqsa accusée d’avoir organisé un attentat suicide. Une amitié ambiguë se noue entre l’homme du Shin Bet et son indic.
Sur ce thème classique, Yuva Adler a réalisé un thriller bien ficelé et sans temps mort. Le problème, c’est que, malgré l’alibi de la participation du scénariste palestinien Ali Waked, son film relève clairement de la propagande israélienne. Le contexte politique et social est totalement absent et les nationalistes palestiniens sont montrés comme des gangs rivalisant de cruauté et de cynisme. Le seul personnage humain et sympathique est le policier israélien. Le sommet est atteint quand le représentant local de l’autorité palestinienne annonce en rigolant qu’il va utiliser l’aide européenne destinée aux femmes palestiniennes pour payer ses mercenaires. Bethléem apparaît ainsi comme l’antithèse de Omar du Palestinien Hany Abu-Assad (sorti en octobre 2013 et disponible en DVD), qui, sur le même thème, ne dissimulait pas sa sympathie pour les opprimés.
Bethléem, qui a reçu plusieurs « ophirs », l’équivalent des Oscars en Israël, bénéficie d’une très large promotion à l’échelle nationale et internationale. Mais l’opération manque tout de même de subtilité…
Gérard Delteil