De Ira Sachs. Avec Theo Taplitz, Michael Barbieri et Greg Kinnear. Sortie le mercredi 21 septembre.
Les « films de bobos » new-yorkais, leurs amours, leurs états d’âme, constituent un véritable genre cinématographique. L’intérêt de celui-ci est de ne pas se concentrer sur les nombrils de ses protagonistes et d’aborder un problème social : la gentrification d’un quartier.
Un couple d’artistes emménage à Brooklyn dans une maison dont ils viennent d’hériter. Ils vont entrer en conflit avec leur locataire, une couturière latino, dont le commerce peu adapté à l’évolution du secteur n’est guère rentable. Cette dispute va séparer des ados qui s’étaient liés d’amitié et que tout semblait rapprocher.
Au travers de cette fable moderne, Ira Sachs nous rappelle que l’argent et la propriété privée polluent les relations humaines, même parmi des catégories qu’on imaginerait davantage détachées de ces contingences matérielles. Les relations entre les nouveaux arrivants et la petite commerçante sans le sou sont décrites avec beaucoup de finesse et certaines scènes, particulièrement cruelles, sonnent juste.
En dépit de quelques longueurs et d’un rythme un peu mou, Brooklyn village, dont le titre original plus adapté mais moins vendeur est Little men, apparaît comme un film original et subtil.
Gérard Delteil