Publié le Mercredi 15 juin 2016 à 12h13.

Cinéma : Diamant noir

De Arthur Harari, avec Niels Schneider, August Diehl et Hans Peter Cloos. Sortie le mercredi 8 juin 2016

Aux frontières du thriller psychologique et de l’étude de milieu. Si le scénario n’est pas original, le style du réalisateur et la sensibilité des comédiens donnent à ce film une profondeur assez rare dans ce qu’on peut appeler sommairement le « polar français ». Ceux-ci expriment leurs sentiments avec une grande finesse. La plongée dans le milieu, peu connu, des diamantaires d’Anvers ne manque pas non plus d’intérêt, même pour ceux qui sont totalement indifférents à la fascination exercée par les diamants.

Diamant noir joue très peu sur les artifices habituels du genre et ne comporte ni temps morts, ni laborieuses scènes de remplissage, ni mièvreries. On partage en permanence le malaise qui étreint le jeune anti-héros dans ce milieu familial où il reste un étranger, un parent pauvre oublié. Cette histoire se déroulant dans un milieu de diamantaires juifs plus ou moins pratiquants, on pouvait redouter des accès de religiosité, mais il n’en est rien : la religion ne joue strictement aucun rôle dans les relations entre protagonistes.

Voici donc une œuvre singulière, touchante, et un réalisateur qui, pour son premier long métrage, a réussi un coup de maître.

G. D.