De Tom Boothe. Sortie le mercredi 2 novembre.
Depuis 1973 à Brooklyn / New York, la Park Slope Food Coop permet à ses coopérateurs de s’approvisionner en produits, essentiellement alimentaires, de qualité au meilleur coût. De 10 au départ, ils sont aujourd’hui 17 000 membres/propriétaires. La règle du jeu est de payer une cotisation d’adhésion, mais surtout de participer. Tous les postes de ce supermarché hors du commun sont tenus à tour de rôle par les coopérateurs, à raison de 2 h 45 par mois. La non-participation est un motif d’exclusion. Aux États-Unis où il est encore plus difficile qu’en France de trouver de bons produits qui ne sortent pas des usines des multinationales, cette réussite est exemplaire et symptomatique du besoin de bien vivre qui émerge en réponse à la pression du capitalisme.
Dans ce documentaire, Tom Boothe et sa caméra nous frayent un chemin dans les allées de cette véritable institution qu’est devenue la Park Slope Food Coop, à la rencontre des coopérateurs dans leur quotidien. Ce très bon film couvre bien tous les aspects d’une aventure humaine coopérative dans son contexte de tension sociale, et montre comment l’esprit qui anime la Park Slope représente un potentiel de changement, avec un projet idéaliste qui invite à l’optimisme.
Le plus difficile à gérer dans une Food Coop reste le mix entre un droit d’entrée qui permette à touTEs de venir et la nécessité de s’y impliquer. Pas d’illusion quand même sur l’engagement politique : beaucoup viennent d’abord pour bien se nourrir, pas pour lutter contre le grand capital.... Mais le phénomène reste infiniment réjouissant.
Et une nouvelle culture est en gestation. À Paris depuis 2014, il existe aussi une coopérative, à La Goutte-d’Or (18e), Coopaparis, rassemblant plus de 500 membres. Une autre est en projet dans le 12e arrondissement, et Tom Boothe, le réalisateur, est l’un des fondateurs de La Louve, qui ouvre ses portes à Paris dans le 18e. Et en régions, cinq projets de food coop sont en cours : à Bordeaux, Montpellier, Toulouse, Lille et Lyon. À suivre.
Catherine Segala