Avec Ralph Fiennes et Tony Revolori. Sortie le mercredi 26 février.
Comment un groom d’un palace est-européen de l’entre-deux guerres, pris en affection par le gérant, peut devenir propriétaire de l’établissement à la suite d’aventures rocambolesques. Sur ce thème de success story, Wes Anderson a réalisé un film complètement décalé et déjanté, mélange baroque de BD et de Buster Keaton à qui le principal héros ressemble un peu.
L’univers visuel relève du kitsch absolu et les comédiens sont parfaits, seconds rôles compris. Le scénario est inventif mais n’échappe pas à certains clichés, notamment les séquences de poursuite et de prison.
La nostalgie de Wes Anderson pour la vie fastueuse des parasites mondains qui hantaient ce genre d’hôtels dans les années trente ne lui a pas fait oublier la montée du fascisme et la guerre qui se préparait. Les allusions à la montée actuelle de la xénophobie et le gentil plaidoyer pour la tolérance donnent donc un peu de consistance à cet exercice de style qui aurait tout de même gagné à être un peu plus subversif.
Gérard Delteil