1 CD, Magic QuId/ BMG, 15 euros.
En 20121, nous avions célébré son vibrionnant Standing at the Sky’s Edge. Depuis, Richard Hawley, l’ex-guitariste de Pulp, a beaucoup tourné et beaucoup travaillé pour les autres, mais il revient aujourd’hui avec un nouveau CD, Further, presque déjà un classique tant les textes et les mélodies sont élaborées.
Voix chaude tout en lyrisme et retenue
Richard Hawley, 52 ans, est né et vit toujours à Sheffield (patrie de Joe Cocker, Human League ou Arctic Monkeys). Son père y était métallo, et Richard Hawley a vu progressivement disparaître la culture ouvrière. C’est pourquoi ses disques sont remplis d’un optimisme inquiet où guitares saturées cèdent parfois la place à des ballades où l’humilité et la sagesse transpirent, comme dans le morceau My Little treasures où il s’adresse à son père disparu : « Plus jeune, je ne pouvais pas te suivre. Plus vieux, mes souvenirs d’enfance se brouillent et je remplis mon verre de rage pour te porter un toast. »2
Comme Springsteen de l’autre côté́ de l’Atlantique, loin des modes, Richard Hawley livre des histoires qui dénoncent la cupidité́, l’égoïsme et le libéralisme tout en parlant d’amour, de la perte de l’être cher, chantant l’essentiel de sa voix chaude tout en lyrisme et retenue. Il ouvre ainsi son huitième album studio par un emballant A midnight train, où il célèbre les changements de lumière à bord d’un train pour aller « plus loin » (Further)
Aller « plus loin » signifie, pour le chanteur-compositeur, construire une œuvre où les morceaux tiennent la route tout seul, les guitares, cordes et section rythmique ne sont que la sublimation d’un art qu’il travaille en solo depuis plus de 20 ans. La force des mélodies de Further peuvent enchanter dès la première écoute, mais elles ne révèlent toutes leurs subtilités qu’à la deuxième ou troisième écoute (Alone en particulier). Un investissement durable quoi !
Sylvain Chardon