Centre Pompidou jusqu’au 24 avril 2017.
Beaubourg célèbre un des plus grands artistes contemporain, Cy Twombly (1928-2011) : une rétrospective exceptionnelle qui retrace 50 ans de création à travers 3 cycles/séries monumentales Nine Discourses on Commodus (1963), Fifty Days at Iliam (1978) et Coronation of Sesostris (2000).
Cela fait suite à l’exposition de 2004 50 ans de dessins consacrée à ses œuvres sur papier, mais quel que soit le support, les œuvres inclassables de Cy Twombly mêlent le dessin (ici à la mine de plomb ou crayon à la cire), la couleur, rare par taches isolées, et l’écriture lisible ou non, les ratures, les effacements, les salissures du fond. Avec comme toujours des références à la culture littéraire (Yeats, Mallarmé et Rilke, etc.), à l’histoire antique (Rome, la Grèce, l’Égypte), voire archaïque dans les sculptures du plus méditerranéen des peintres américains (il vivait et travaillait en Italie). Mais nul discours, pas de produit, mais un geste.
Ce qu’en disait Pierre Restany : « Son graphisme est poésie, reportage, geste furtif, défoulement sexuel. (…) Il n’y a ni syntaxe ni logique, mais un frémissement de l’être, un murmure qui va jusqu’au fond des choses. »
Dessin, peinture, écriture ? C’est certainement Roland Barthes qui en parle mieux : « Cy Twombly dit à sa manière que l’essence de l’écriture, ce n’est ni une forme ni un usage, mais seulement un geste qui la produit en la laissant traîner : un brouillis, presque une salissure, une négligence. »
Ugo Clerico