Musée Picasso, 5, rue de Thorigny, 75003 Paris. Ouvert du mardi au dimanche de 10h30 à 18h, de 9h30 à 18h en période de vacances scolaires. Fermé le 1er Mai.
Le Musée Picasso propose l’exposition Guernica jusqu’au 29 juillet. Au cours de cette exposition, nous nous retrouvons dans une des périodes les plus tragiques de l’histoire de l’Espagne : la chute du gouvernement de Front populaire et la guerre civile.
Symbole antifasciste
Le 17 juillet 1936, Franco organise depuis le Maroc le premier soulèvement contre le gouvernement de Front populaire démocratiquement élu. La guerre civile espagnole durera trois ans et se soldera par la victoire de la coalition nationaliste et la fin de la seconde République.
Le 26 avril 1937, une attaque aérienne de la Légion Condor allemande et de l’aviation légionnaire italienne est réalisée sur la ville basque de Guernica : c’est un massacre de population civile, qui contribuera à la médiatisation du conflit.
À Paris, Pablo Picasso, sollicité pour apporter son soutien, réalisera le tableau Guernica, qui sera exposé dans un premier temps au pavillon espagnol de l’Exposition universelle de Paris, de juillet 1937 à la fin de l’année. Guernica deviendra un symbole antifasciste et incarnera l’horreur de la guerre civile espagnole.
Le tableau voyagera, restera très longtemps aux États-Unis puis reviendra au Prado à Madrid en 1981, selon la volonté de Picasso de voir exposer Guernica en Espagne quand la démocratie y serait rétablie.
Il est maintenant exposé au musée madrilène de la Reina Sofia et ne quittera jamais l’Espagne.
Autour du célèbre tableau
L’exposition se tient donc en l’absence de l’œuvre.
Une reproduction, au début de l’exposition, détaille très clairement la symbolique de la composition : le taureau, le cheval, le soldat (républicain) mort allongé, l’œil porteur de lumière qui vient éclairer la scène, la femme qui porte son enfant mort, bras et tête ballants, et hurle de douleur.
Dans les douze salles de l’exposition, affiches militantes de l’époque, articles de presse du monde entier, études préparatoires, croquis, photos de Picasso en plein travail, prises par Dora Maar.
On trouvera aussi les travaux « post-Guernica » entre autre la série La femme qui pleure, inspirée du tableau.
Plus loin, des réécritures par des artistes contemporains et des œuvres se référant à l’actualité. Pour exemple, les Massacres de Sabra et Chatila par un artiste libanais.
Ne vous privez pas de cette immersion dans une période incontournable de l’histoire de l’Espagne.
Sylvie Tridon