Jusqu’au 13 mars 2016 à la Halle Saint-Pierre (Paris 18e).
Acte III d’une belle exposition de peintres et sculpteurs outsiders des circuits convenus de l’art : du « lowbrown » américain, « pop surréaliste » critique issu des comics, à la bande dessinée, de l’art brut au tatouage...
Des artistes connus (parfois involontairement) ou inconnus (parfois volontairement), souvent jamais exposés en France, venant de tous les horizons... D’Amérique, Rey Abeyta – culture populaire, Fred Stonehouse – illustration, Richard Corben – BD, Marion Peck – peinture surréaliste, mais aussi du Japon : Hiroshi Hirakawa – estampes Edo revisitées, ou Norimitsu Kokubo – graffitis obsessionnels de paysages urbains, d’Argentine, de Corée, etc.
L’occasion aussi de (re)découvrir des artistes français plus proches de l’art brut tels Dado récemment exposé, Francis Marshall et les trésors cachés de la Fabuloserie créée à l’origine par Bourbonnais pour sauver les œuvres « Hors Normes » léguées par Dubuffet.
Une bonne place est laissée à la sculpture : des céramiques « classiques » de Claire Partington aux singulières poupées de Ludovic Levasseur ou aux drôles de machines de Joël Negri.
Mais sous les délires formels, les supports sont assez sages, certaines œuvres suintent même de références classiques : on y trouve en vrac du Brueghel, de l’Arcimboldo, du Max Ernst...
Plus que dans la critique (parfois) revendiquée de la société de consommation ou de l’institution artistique et de ses canons, la subversion vient d’ailleurs, du positionnement social de l’artiste, souvent en marge des circuits conventionnels de l’art.
Une œuvre de liberté (conditionnelle) à découvrir, souvent euphorisante, parfois sarcastique ou angoissante, Acte III d’une exposition sur le sujet proposée par Anne et Julien, à qui l’on doit les récentes expositions Moebius/Miyazaki et Tatoueurs/Tatoués, et fondateurs de la revue bilingue éponyme HEY ! qui publie ces artistes issus de la contre-culture.
Ugo Clerico