Jusqu’au 29 mai au Lieu unique (Nantes).
Du 13 avril au 29 mai 2016, se tient à Nantes la première exposition en France du cinéaste autodidacte Guy Brunet. Un créateur atypique proche de ce que l’on appelle l’art brut. « Nous y assistons à l’opération artistique toute pure, brute, réinventée dans l’entier de toutes ses phases par son auteur, à partir seulement de ses propres impulsions. De l’art donc où se manifeste la seule fonction de l’invention, et non, celles, constantes dans l’art culturel, du caméléon et du singe », écrivait sur le sujet Jean Dubuffet dans l’Art brut préféré aux arts culturels.
Issu d’une famille d’exploitants de cinéma, Guy Brunet s’est imprégné dès son plus jeune âge des héros et images d’Hollywood, qui restent pour lui son univers. Contraint par la vie à ne pouvoir poursuivre d’études et à devenir travailleur manuel, il commence dès les années 1960 à écrire ses premiers scénarios (plus de 350 au total) sur des cahiers d’écolier, avant de concrétiser son souhait le plus cher : faire des films ! Sans moyen, sans relation, sans acteur... mais riche de sa large culture cinématographique, il imagine chez lui un studio de cinéma, le studio Paravision, dans lequel il fabrique ses comédiens/personnages (plus de 700 silhouettes au total – réalisées en carton et scotch – de vamps, acteurs, producteurs, réalisateurs), ses décors (produits à partir d’objets de récupération), ses affiches (peintes à l’acrylique dans le moindre détail, elles peuvent placer un second rôle au premier plan), qu’il met en scène dans son studio de quelques mètres carrés au fin fond de l’Aveyron où il vit. Il tourne avec une petite caméra numérique. Les scènes et les dialogues sont tous écrits par ses soins.
Son cinéma surprend, étonne, dérange, à la fois dérision et poésie, passion aussi pleine de spontanéité…À Nantes, on peut faire connaissance avec ses personnages, ses décors, ses films, tout un monde à découvrir.
Yvan Lemaitre