The Beatles, CD EMI remastérisé, 9 euros
Physical Graffiti, Led Zeppelin, 3 CD remastérisés par Jimmy Page, de 14 à 40 euros (LP vinyl)
Quoi de commun à priori entre Help des Beatles (1965) et Physical Graffiti de Led Zeppelin (1975). Avec un tel rapprochement, certains puristes pourraient crier au crime de lèse-majesté et pourtant…
Avant de mourir, John Lennon disait qu’il avait inventé en 1965 le heavy metal avec le rythme et le riff de Ticket to ride, et George Harrison commençait à sérieusement penser à l’Orient avec sa première composition dans Help. Jimmy Page et lui rendront visite à Ravi Shankar dès 1964. En février 68, les « Fab Four » se rendront en pèlerinage aux sources du Gange, tandis que Jimmy Page et Robert Plant rêveront d’un Cachemire fantasmé. Dès 1973, Robert Plant commence à écrire le morceau Kasmir dans le désert marocain, et Jimmy Page le mettra en musique en s’aidant de cordes et de vents pour appuyer les sons de sa Gibson.
En fait avec Help, Lennon disait son malaise du phénomène Beatles tandis que les musiciens se découvraient authentiques auteurs, comme en témoigne la présence d’instruments exotiques illustrant une recherche sonore tous azimuts qui culminera quelques années plus tard. Pour Led Zeppelin, c’est un peu la même chose : après avoir mis la planète en feu avec le plus gros son jamais entendu et tourné sans répit, les musiciens se sont dit qu’il faut appuyer sur la touche « pause » et travailler à de nouvelles compositions. Ça donnera Physical Graffiti, joyau du Zep où le blues se mélange au hard rock et aux musiques du monde. Avec ses multiples fenêtres et portes ajourées, la pochette n’a pas encore fini de révéler ses secrets aux fans, un peu comme celle du Sergent Pepper des premiers « Four ».
Deux disques... et tous les disques de ces deux groupes à découvrir et redécouvrir. Pour la vie.
Sylvain Chardon