Sophie Alour. Chez Musique from Source/L’Autre distribution, 12,99 euros.
Sophie Alour joue du jazz depuis l’âge de 13 ans. Elle débute sa carrière à l’aube du 21e siècle en collaborant avec l’organiste Roddha Scott ou avec le trompettiste Stéphane Belmondo. De formation clarinettiste, elle opte très vite pour le saxophone ténor et se perfectionne dans différents quartets ou quintets. Elle connait un véritable triomphe critique en 2005 pour son premier album Insulaire, et se produit régulièrement au Sunset ou au New Morning.
« Un instant d’harmonie et de tendresse »
Après cinq CD où elle jouait ses propres compositions, l’heure était venue pour elle de se frotter aux standards, aux ballades immortalisées par les divas du jazz. Un rêve et un défi : faire chanter son saxophone en lieu et place de la voix des Shirley Horn, Ella Fitzerald, Billie Holliday ou Joni Mitchell – entre autres.
« Il était impératif pour moi d’arracher à ce monde un instant d’harmonie et de tendresse, de brandir la musique comme talisman ! L’art contre le chaos… », explique-t-elle.
Sophie Alour s’est entourée de Rhoda Scott avec qui elle joue depuis 10 ans au sein du « Lady Quartet », avec André Ceccarelli à la batterie, Sylvain Romano à la contrebasse, Sandro Zérafa à la guitare et Glenn Ferris au trombone. La participation du quintet à vent « Alegria » (formation féminine de musique classique) renforce le sentiment de plénitude d’un album dont la direction artistique a été confiée à David El Malek.
Un bel objet collectif pour jouer les mots de l’amour et lutter contre les tumultes du présent. Porgy and Bess, Skylark, Everytime We Say Goodbye, Star Fell on Alabama, A Time for Love sont de véritables pépites sensuelles à passer en boucle.
Sylvain Chardon