Pablo Iglesias répète de longue date qu’il faut oublier le vieux schéma « classe contre classe » devenu incompréhensible, pour le remplacer par le schéma « peuple contre caste » qui serait parlant pour tout le monde. Cet article porte sur une ressource théorique majeure venue appuyer, sinon inspirer, ce positionnement : la théorie de la « raison populiste » d’Ernesto Laclau (né en 1935 à Buenos Aires, décédé en avril 2014).
Il est difficile de mesurer jusqu’où cette référence a été ou est encore organique dans certains courants de Podemos, mais son importance centrale pour Iglesias suffit à ce que nous lui accordions toute l’attention requise.1
Retour sur une falsification : Gramsci au service de l’anti-marxisme
En 1985, Laclau écrivait avec Chantal Mouffe Hégémonie et stratégie socialiste. Vers une politique démocratique radicale, ouvrage concentrant un basculement stratégique dans le post-marxisme, revendiqué et dument débattu comme tel à l’époque. En 2005, Laclau publiait La raison populiste, forgeant une vision qu’on qualifiera de néopopuliste, actualisant et renforçant ce basculement. Enfin, tout récemment, C. Mouffe a co-publié une série de discussions avec Iñigo Errejón (souvent présenté comme le « numéro deux » de Podemos) sous le titre Construir pueblo. Hegemonia y radicalización de la democracia, gardant exactement le même cap2. La continuité fondamentale de l’orientation repose sur une opération fondatrice qu’il faut examiner en premier lieu : une relecture particulièrement contestable de Gramsci.
Dans un article de la New Left Review en 1976, critique de l’interprétation de Gramsci par Togliatti, Perry Anderson avait pointé certaines « antinomies » de la pensée du marxiste italien3. Ces ambivalences ont fait par la suite l’objet d’analyses approfondies4, l’essentiel étant le point suivant. Parti d’une conception de l’hégémonie prolétarienne fondée sur la centralité de la classe ouvrière comme sujet, à partir des débat internes à l’URSS en 1926 et de sa réflexion sur les formes spécifiques de l’Etat, plus complexes, dans les pays occidentaux, Gramsci commence à appliquer le concept d’hégémonie aux formes du pouvoir bourgeois sous l’angle de leur dimension culturelle. Estimant que la « révolution en occident » ne peut se penser exactement sur les modalités de la révolution russe, il opère un déplacement partiel, dans sa conception de l’hégémonie, vers la problématique d’un bloc populaire en donnant un poids plus important, par-delà la détermination économique, à l’offensive éthico-politique, sur le terrain d’une contre-hégémonie à construire face à cette hégémonie bourgeoise, ce qui peut passer par l’investissement de cadres institutionnels.
D’où des tensions ou ambivalences qui purent constituer des brèches pour en faire un usage parlementariste et réformiste, usage que, concepts de « bloc historique » et de « réforme intellectuelle et morale » revisités à l’appui, Mouffe et Laclau ont radicalisés à l’extrême en transfigurant Gramsci en théoricien d’une « hégémonie sans détermination de classe », moyennant un degré de falsification dont il faut reconnaître le culot : même dans ses élaborations tardives des Cahiers de prison, Gramsci a toujours maintenu, tout en critiquant l’économisme, que ce bloc populaire devait rester dirigé par un parti gardant le point de vue de la classe ouvrière, donc celui des fondamentaux économiques de la division en classes5.
Face à un marxisme qu’ils jugeaient doublement grevé par l’économisme et une conception obsolète du sujet révolutionnaire, Mouffe et Laclau esquissent alors dans Hégémonie et stratégie socialiste une conception de l’articulation des mouvements sociaux (le mouvement ouvrier en constituant un parmi d’autres) fondée à la fois sur leurs totales autonomies respectives, et sur leur stricte équivalence6. L’enjeu « hégémonique » est alors d’assurer leur traductibilité mutuelle tout en ménageant cette autonomie, afin d’éviter l’éclatement pluriel de toutes les luttes (plus ou moins) anticapitalistes associées à ces mouvements. Le fondement de cette traductibilité est fourni par les concepts de « démocratie » et de « révolution démocratique » d’un côté, et la détermination d’un adversaire commun de l’autre. Le point de vue de classe étant abandonné, ce sont logiquement « élites », « castes », ou équivalents, qui deviennent le nouveau référent.
D’où l’idée d’une politique « radicale » pour la démocratie, ou pour la « démocratie radicale ». Dans la lettre, la reconnaissance de l’antagonisme et de la division sociale face à cet adversaire commun, la critique des utopies du « consensus » semblent incompatibles avec l’idée qu’il puisse y avoir continuité entre la démocratie bourgeoise et une démocratie réelle quelle qu’elle soit. Mais ce que ces auteurs déterminent comme lieu clé de l’antagonisme contient en lui-même la possibilité d’un telle continuité. Mouffe et Laclau écrivaient ainsi, dans leur préface de 2000 à Hégémonie et stratégie socialiste : « Il est certainement important de comprendre que la démocratie libérale n’est pas l’ennemi à abattre si l’on veut créer, par la révolution, une société complètement nouvelle. C’est en effet ce que nous montrions déjà dans ce livre lorsque nous insistions sur la nécessité de redéfinir le projet de la gauche dans les termes d’une ‘‘radicalisation’’ de la démocratie. Selon nous, le problème des démocraties libérale ‘‘en acte’’ n’est pas dans leur valeur constitutive cristallisée dans les principes de liberté et d’égalité pour tous, mais dans le système de pouvoir qui redéfinit et limite la portée de ces valeurs. C’est pourquoi notre projet de ‘‘démocratie radicale et plurielle’’ était conçu comme un nouveau stade dans le déploiement de la ‘‘révolution démocratique’’, comme l’extension des luttes démocratiques pour l’égalité et la liberté à un plus grand nombre de rapports sociaux. »7
Que peut bien signifier cette « extension » ?
« L’hégémonie est-elle soluble dans le potage postmoderne ? »
Cette extension, c’est la conquête progressive de droits supplémentaires, dans le cadre bourgeois, sur pression des luttes populaires. Naturellement cette conquête est très importante (pour les femmes, les homosexuels, les trans, les personnes racisées, etc.). Mais ce n’est nullement le tout du combat, sinon les rapports capitalistes de production et de classes ne seraient pas près d’être menacés. Or le problème, pour Mouffe et Laclau, étant celui du « système de pouvoir » des « démocraties libérales en acte », de la déconnexion de ce « système » de ses assises matérielles (en premier lieu de l’exploitation du travail par le capital), la voie est toute tracée pour concentrer cette politique d’« extension » des luttes, à terme de façon exclusive, sur les institutions existantes du pouvoir, locales, nationales ou même internationales.
Quand Daniel Bensaïd refusait que l’hégémonie ne soit « soluble dans le potage postmoderne »8 et attaquait cette « hégémonie en miettes », affirmant qu’elle est « contradictoire avec le sens stratégique originel [lénino-gramscien] du concept, comme unité de la domination et de la légitimité ou ‘‘capacité dirigeante’’ »9, il diagnostiquait avec justesse le fait que les deux auteurs « misent sur une simple ‘‘expansion démocratique’’, où les rapports de propriété et d’exploitation ne sont plus qu’une image parmi d’autres du grand kaléidoscope social. La ‘‘tâche de la gauche’’ n’est plus alors de combattre l’idéologie libéral-démocratique, mais de s’en emparer… » Voilà pourquoi « ils finissent logiquement par critiquer le concept de révolution », et pourquoi « le projet de démocratie radicale se limite en définitive… à une célébration de la pluralité du social. »10
Ne reste donc plus, comme outil d’unification, que l’émergence d’un « sens commun » bien flou, et d’un « vieil impératif éthique » (qui était déjà celui du révisionniste Bernstein il y a un siècle), sans les délimitations élémentaires permettant d’éviter de faire prendre des vessies pour des lanternes. C’est sur cette base que « radical » en est venu à se substituer à « révolutionnaire », que la destruction des institutions bourgeoises est mise au rencart, et que la « démo-cratie », dorénavant dissociée du point de vue de classe et de toute référence au prolétariat, est absorbée dans la référence à un « peuple » très faiblement délimité.
Une conception (néo)« populiste » de l’hégémonie
Dans La raison populiste11 Laclau prolonge tout cela, partant d’une hypothèse et d’un prérequis. L’hypothèse consiste à rompre avec les définitions antérieures du « populisme » (définitions toujours vagues, typologies toujours arbitraires), en affirmant que son usage a toujours été stigmatisant, destiné à reléguer comme épiphénomènes les deux dimensions les plus frappantes du phénomène, que sont l’appel au peuple et la critique des élites. Loin de les rabattre sur les contenus ou ancrages socio-économiques censés constituer la clé sociale de leur compréhension (tel « populisme » étant avant tout l’expression d’une instrumentalisation d’une colère de tel ou tel secteur de la société, etc.), Laclau veut au contraire prendre au sérieux le phénomène populiste, et montrer que quelles que soient ses bases sociales et la diversité de ses expressions, il exprime une dimension constitutive du politique. Le prérequis, lui, c’est le primat renforcé à notre époque de l’hétérogénéité sociale.
La « raison populiste », c’est une logique de construction des identités populaires. Cette logique peut se comprendre à l’aune des deux figures du « peuple » de l’antiquité : le « populus » (ou « demos »), la communauté des citoyens constituant le tout de la société et incarnant l’universel, et la « plebs » (plèbe), le petit peuple des exploités, opprimés, sans-nom et sans-part. La « raison populiste » est le processus par lequel la « plebs », qui est une partie du « populus », devient capable d’incarner l’ensemble des aspirations, des revendications, des « demandes sociales » dit Laclau, dans leur diversité et l’équivalence de leur légitimité, c’est-à-dire devient un nom représentatif de la totalité sociale.
Mais ce processus suppose de confluer contre un adversaire commun (très peu analysé par Laclau) : les « élites », le « système du pouvoir », le « capitalisme mondialisé », etc. Comme les référents marxistes dits classiques – la « lutte des classes », la « détermination économique en dernière instance », etc. – sont devenus des « fétiches », la façon dont le référent « peuple » peut être le support ou la marque d’une politique hégémonique va alors consister, en résumé, à fixer des lignes de partage au sein du « populus », entre ce qui pourra s’agglomérer aux « demandes » et ce qui continuera de s’y opposer. Mais comme les « classes » ne sont plus un repère pertinent, que les « demandes » fluctuent et que la « chaîne d’équivalence » est potentiellement sans fin, alors la frontière devient particulièrement volatile. Dès lors ce n’est pas seulement le « populisme » qui est un « signifiant flottant », c’est ce « peuple » lui-même, dont on voit bien combien il va rapidement faire écran et se substituer au point de vue de classe – voire, naturellement, être mis en opposition à lui.
Les conclusions arrivent vite : « Une demande populaire est une demande qui incarne la plénitude absente de la communauté à travers une chaîne potentiellement infinie d’équivalences. C’est pourquoi la raison populiste – qui équivaut, comme nous l’avons vu, à la raison politique tout court – rompt avec deux formes de rationalité qui annoncent la fin de la politique : aussi bien avec un événement révolutionnaire total qui, en permettant la pleine réconciliation de la société avec elle-même, rendrait le moment politique superflu, qu’avec une simple pratique gradualiste qui réduit la politique à l’administration. »12 Comme si la révolution avait été pensé par Marx, Engels, Lénine, Rosa ou Trotsky, comme un « événement » salvateur et miraculeux (ce qu’il est devenu, en revanche, chez Badiou) de cette nature !
Ni révolution, ni réforme dit Laclau : politique « démocratique radicale » donc. Tout cela est censé contribuer à « l’ouverture des horizons » parce que le « retour du ‘‘peuple’’ comme catégorie politique » contribue à « présenter d’autres catégories – comme celle de classe – pour ce qu’elles sont : des manières contingentes et particulières d’articuler des demandes, non un noyau primordial à partir duquel la nature même des demandes pourrait être expliquée. »13 La « classe » n’est plus qu’une construction discursive contingente et obsolète, et toute politique de classe est par définition frappée du même verdict. Par là ce néopopulisme de gauche est parfaitement compatible, en dernière instance, avec la société capitaliste.
De la « gauche nationale » argentine au néopopulisme, et de l’affinité eurocommuniste
Issue de la famille trotskyste argentine, la « gauche nationale » animée par Jorge Abelardo Ramos avait acquis dans les années 1960, dans certains secteurs intellectuels, une influence notoire. Pour Ramos, auteur d’une monumentale histoire de l’Amérique latine et fin observateur du péronisme (la gauche classique, socialiste et communiste, en Argentine s’est frontalement opposée à ce phénomène, en allant jusqu’à opérer des alliances avec l’ambassade étatsunienne et la bourgeoisie de droite), le nationalisme bourgeois dans un pays périphérique est un levier qu’il s’agit d’utiliser pour agir sur les contradictions principales du pays semi-colonial, les contradictions secondaires devant être affrontées à mesure que les conditions du conflit premier s’exacerbent et nécessitent un plein appui des révolutionnaires au camp « national et populaire ». C’est à cette théorie, défendue par le « Parti socialiste de la révolution nationale », que s’est formé Laclau.
Hégémonie et stratégie socialiste puis La raison populiste ont opéré des déplacements successifs, toujours dans le sens de l’antimarxisme, de cet ancrage déjà délicat. Via la dissolution des classes, l’hypertrophie des récits et discours par lesquels les identités politiques se construisent, et ce prisme « démocratique radical », c’est corrélativement tout « sujet » qui est dissous. Au profit de quoi ? D’un vide théorique prolongé par la critique générique des organisations, et naturellement du « parti »14, qui confine à la condamnation du léninisme, rétrospectivement jugé comme intrinsèquement autoritariste.
Au moins place nette était alors faite pour mettre l’accent sur ce qui a justement été tant mis sous le boisseau : l’auto-organisation. Or rien de cela chez Laclau. Combinant aclassisme et autonomisation de la politique, programmatiquement flou et silencieux sur les médiations organisationnelles, ce néopopulisme finit par confier de facto à des représentants le soin d’incarner, dès lors que l’effervescence populaire est retombée, toutes les revendications : un leader en résumé. L’évolution d’un Podemos émanant d’une vaste mobilisation de rue vers un parti centralisé doté d’une direction de type bureaucratique ultra-personnalisée, aux lignes compatibles avec le maintien du capitalisme, n’a de ce point de vue rien d’un hasard. Elle illustre concrètement ce à quoi la stratégie de Laclau balisait le terrain.
Evoquons, enfin, la convergence de ce néo-populisme avec l’eurocommunisme des années 1970 fondé, ce n’est pas un hasard, sur la même instrumentalisation droitière, gradualiste et électoraliste de Gramsci. Défendant, en rupture avec le stalinisme, le pluralisme et les libertés contre le parti unique, puis une conception pacifique de l’accès au socialisme au prix d’une intégration croissante à l’appareil d’Etat bourgeois, l’eurocommunisme, synthèse de socialisme et de démocratie libérale, fut une véritable codification du néoréformisme des PC d’Europe occidentale. Ernest Mandel l’avait bien résumé à l’époque : « A cette époque [après-guerre] le capitalisme était aussi trop faible pour imposer des sacrifices aux travailleurs. Les réformistes s’en chargèrent… Les choses se passeront encore de la même façon si les travailleurs n’empêchent pas Berlinguer de sortir la bourgeoisie de la mauvaise passe dans laquelle elle se trouve »15.
Faut-il s’étonner qu’outre le Gramsci revisité par Mouffe et Laclau, ce soit également du PCI et de Berlinguer qu’Iglesias se sente si proche ? Bien sûr les origines sont distinctes : une sortie à droite du communisme, fondée sur une torsion du marxisme, dans un cas, dans l’autre une logique du débouché politique, issue de la vaste mobilisation populaire de 2011, d’emblée antimarxiste. La convergence n’en est pas moins frappante.
Populisme et collaboration de classe
Mouffe et Laclau s’étaient donnés un ennemi facile à combattre : un marxisme économiciste et substantialiste, fétichisant les forces productives à coup de plans quinquennaux comme dans l’URSS des années 1930, déduisant mécaniquement d’une essence du social la capacité métaphysiquement prédéterminée, à l’image de la conception hégélienne (d’un Hegel lui aussi caricaturé dit en passant), de la « classe en soi » à se muer en « classe pour soi » universelle.
Nous devons bien sûr nous débarrasser de ces sous-produits staliniens ou stalinoïdes du marxisme. Mais tout autant de ces pseudo-nouveautés néoréformistes qui, depuis des décennies déjà, prennent argument de cette caricature de marxisme pour le liquider, explicitement ou non.
Les élaborations de Laclau sont riches, la question n’est pas là. Le livre de 1985 est subtil, et appartient aux textes qui ont fait date. Et la relation entre théorie et pratique est tout sauf mécanique et immédiate : on ne saurait faire porter sur une théorie les responsabilités stratégiques qui sont celles des dirigeants politiques qui s’y réfèrent. Mais les « signifiants flottants » de Laclau n’ont pas seulement inspiré Iglesias, ainsi que Tsipras16, ni seulement collé (au moins en partie) aux options chavistes ou evomoralistes : Laclau lui-même a soutenu durablement, en vertu de sa propre théorie, des gouvernements parfaitement bourgeois, en l’occurrence les gouvernements Kirchner (dit « progressistes ») en Argentine.
Il ne s’agit pas ici d’amalgamer tout et n’importe quoi sans nuances, ni de dire, en particulier, que Podemos ferait nécessairement ce que les gouvernements Kirchner ont fait, ou encore ce à quoi le nouveau gouvernement Tsipras s’est attelé depuis la signature du troisième mémorandum puis les élections de septembre : mener la politique d’austérité de la bourgeoisie et continuer à faire payer la crise aux travailleurs. Mais bien des signaux et des positionnements justifient toutes sortes de craintes.
En tous cas, le fait qu’un théoricien comme Laclau ait pu soutenir jusqu’à des gouvernements bourgeois ne peut pas ne pas nous interroger profondément sur sa persistance comme référence puissante et explicite, à une échelle dirigeante, pour une expérience politique « radicale ». Raisons pour lesquelles la critique de sa théorisation doit être sans concessions, et l’analyse et le bilan concrets de la réalité politique de Podemos d’autant plus lucides.
Emmanuel Barot
- 1. Pour une approche consonante, même si la critique stratégique est selon nous incomplète, lire Razmig Keucheyan et Renaud Lambert, « Ernesto Laclau, inspirateur de Podemos », Le Monde Diplomatique, septembre 2015.
- 2. « Construir pueblo. Hegemonia y radicalización de la democracia », Icaria Editorial, mai 2015. Pour une très intéressante lecture critique, lire Jesús Jaén, « Espagne. Un débat avec le populisme. A propos des conversations Errejón-Mouffe », juillet 2015 (traduction française sur http://alencontre.org/eu…).
- 3. « The Antinomies of Antonio Gramsci », New Left Review, n° 100, novembre-décembre 1976, pages 5-78.
- 4. Peter D. Thomas, « The Gramscian Moment. Philosophy, Hegemony and Marxism », Haymarket Books, 2011 (coll. Historical Materialism).
- 5. Voir le « Cahier » n° 13, chapitre 18. Pour approfondir, Juan Dal Maso et Fernando Rosso, « Podemos, Gramsci y el populismo », novembre 2014 (http://losgalosdeasterix…).
- 6. Voir Colin Barker, Laurence Cox, John Krinsky et Alf Gunwald Nilsen, « Marxism and Social Movements », Leiden-Boston, Brill, 2013 (coll. Historical Materialism). L’analyse marxiste des mouvements sociaux n’en dissout aucunement les spécificités et au contraire montrerait plutôt qu’une telle « logique d’équivalence » est un non-sens au plan politique lui-même, vu que ce sont également les régimes et formes de leur politisation qui sont très hétérogènes.
- 7. « Hégémonie et stratégie socialiste : Vers une politique démocratique radicale », 1985, rééd. Les Solitaires intempestifs, 2009, page 30.
- 8. « Eloge de la politique profane », Paris, Albin Michel, 2008, chapitre « L’hégémonie est-elle soluble dans le potage postmoderne ? », pages 321-343.
- 9. Ibid., page 337.
- 10. Ibid., page 340.
- 11. « La raison populiste », Paris, Seuil, 2005.
- 12. Ibid., pages 260-261.
- 13. Ibid., Conclusion, pages 289-290.
- 14. Critique que Iglesias n’a de cesse de faire aussi : « ¡Abajo el régimen ! Conversación entre Pablo Iglesias y Nega », Icaria, quatrième édition 2014, page 110.
- 15. « Critique de l’eurocommunisme », Paris, Maspero, 1978, chapitre « Le PC italien apôtre de l’austérité », page 268.
- 16. nfluence que Tsipras a d’autant su combiner avec son ancrage marxiste que le « socialisme démocratique » de Poulantzas, qui a joué un rôle clé pour lui, converge finalement en de nombreux points avec l’eurocommunisme. Voir Dan Harcox, « Why Ernesto Laclau is the intellectual figurehead for Syriza and Podemos », The Guardian, 9 février 2015, http://www.theguardian.c… ; Juan Dal Maso, « Syriza, Althusser et la défense de l’ordre établi », juin 2015 (http://www.revolutionper…).