Beaucoup avaient cru dans l’engagement contenu dans l’accord EÉLV-PS de réduire la part du nucléaire de 75 % à 50 % ; ils n’avaient hélas pas bien compté : Fessenheim fermé et l’EPR construit, ça ne faisait que 0,8 % de nucléaire en moins.Mais ils espéraient... puisqu’il y avait – paraît-il – des dirigeants socialistes un peu plus écolos que les autres ! Comme ce Montebourg, par exemple, qui avait déclaré avant de devenir ministre que : « oser la question du nucléaire, c’est aussi briser le tabou d’une énergie bon marché. Coût du risque, de la construction des centrales, de leur démantèlement, de la gestion des déchets doivent être pris en compte. Il faut donc hisser notre société par-dessus l’horizon du nucléaire et envisager la suite car le nucléaire est dépassable ».Las…à peine trois mois sont passés et le même Montebourg, soutenu par Valls, Bartolone, et autres caciques de l’atome, considère maintenant que « le nucléaire est une filière d’avenir » et « qu’on a besoin d’une énergie bon marché » ! Et il juge bon de justifier son alignement sur les positions du lobby nucléaire par « l’augmentation continue de la consommation des ménages et industrielle ». Argument aussi rétrograde que stupide au moment où le peuple japonais, touché dans sa chair, vient de prouver que l’on peut, sans revenir à la bougie, réaliser des économies énergétiques spectaculaires (-15 % en moins d’un an).Les masques sont donc tombés :si Montebourg se recyclait en éolienne, il ferait fureur par grand vent ! Il en rajoute dans le mensonge sur BFM TV en déclarant que « depuis la décision de Mme Merkel de sortir du nucléaire, tous les pays voisins de l’Allemagne construisent des réacteurs nucléaires. » La réalité est que sur neuf pays voisins de l’Allemagne, huit n’ont aucun réacteur en construction, le neuvième étant la France !Il est cependant un point sur lequel la girouette Montebourg a vu juste, « le nucléaire nous engage bien pour l’éternité. » L’accumulation totalement irresponsable des déchets-poisons que nul au monde ne sait solutionner et l’abominable projet de leur enfouissement à Bure en Meuse engagent bien en effet les générations sur des milliers d’années. Est-ce de cet avenir-là que nous parle Montebourg ?Quant aux représentants d’EÉLV qui font mine de tomber des nues, à la suite des déclarations de Montebourg et Valls, ils sont juste hypocrites : en votant la confiance, ils ont cautionné un gouvernement productiviste et pronucléaire dont la logique politique implacable est celle du capitalisme prédateur et de sa branche atomique puissante.Une fois de plus, les poncifs éculés tels que « Ne pas rester seul pour peser », « S’allier pour ne pas se cantonner dans la dénonciation stérile » ou « Mettre les mains dans le cambouis » vont devenir de vrais vecteurs de désillusions démobilisatrices pour les militantEs sincères. C’est ce qu’illustre superbement la présence des écologistes au sein d’un gouvernement qui n’a rien à envier à la droite sur le plan de l’environnement.Et toutes les pétitions, référendums ou autres tentatives de recomposition gouvernementales au sein des institutions actuelles ne feront que désespérer encore plus par leur impuissance.Une seule solution, toujours la même : le rassemblement de toutes les forces militantes en un collectif de résistance écologique, contre le capitalisme, en lien avec le mouvement social et avec pour programme, outre l’arrêt du nucléaire et sa sortie en moins de dix ans comme le propose le NPA, l’expropriation de tous les groupes de l’énergie, et la création d’un véritable monopole public énergétique sous le contrôle des travailleurEs et de la population.