Publié le Lundi 27 septembre 2010 à 17h36.

Water makes money entretien avec Leslie Franke et Herlodor Lorenz

Rencontre avec les réalisateurs allemands du film dont la première a lieu le 23 septembre.

Pourquoi avez-vous choisi de faire un documentaire sur ce sujet ? Nous avons déjà réalisé deux films sur l’eau et sa privatisation, l’Or bleu du paradis et Eau publique à vendre, dans lesquels nous avons montré les conséquences de la marchandisation de l’eau. Dans notre nouveau film, nous avons voulu montrer les leçons que Paris et d’autres communes françaises ont tirées de la domination de Veolia et Suez et comment elles ont réussi à reprendre l’eau en régie publique. De plus en plus de personnes dans le monde sont contre cette privatisation, mais ne savent pas que ce processus continue sous un nouveau nom : le partenariat public-privé. Quelle est la situation en Allemagne ?La multinationale française Veolia a réussi, par des participations dans les services des eaux de plus de 450 communes, à prendre la première place dans l’approvisionnement en eau potable et le traitement des eaux usées, à égalité avec Gelsenwasser. Les Allemands sont devenus sceptiques devant toute privatisation et spécialement concernant l’eau. Beaucoup de municipalités reprennent leur service de distribution. Mais pour soulager leurs finances, des maires privatisent secrètement leur service de l’eau. Comment avez-vous pu financer ce documentaire ?Nous avons lancé un large appel au soutien pour produire le film. Tous ceux qui le désiraient ont pu verser un minimum de 20 euros et ont reçu en remerciement une copie du film. Cela a très bien marché. L’avantage que nous en avons retiré dépasse le financement. Les gens qui ont donné pour ce film s’en considèrent en partie propriétaires et beaucoup d’entre eux ont organisé dans leurs villes ou villages des diffusions publiques. Quelle analyse faites-vous du développement de la marchandisation de l’eau depuis vos premiers films ?Au début des années 1990, beaucoup de gens pensaient que la privatisation de l’eau pouvait apporter quelque chose de bon. Aujourd’hui, la situation a totalement changé et très peu de gens défendent ouvertement la privatisation. Mais maintenant nous sommes devant le danger de ces « partenariats public-privé ». Propos recueillis par Thibault BlondinLe film sera diffusé le 23 septembre à Paris, Ivry-sur-Seine, Saint-Ouen, Bagnolet et les jours suivants dans plusieurs autres villes partout dans le monde. Il sortira en DVD en novembre 2010.