Dimanche 26 octobre auront lieu les élections législatives de mi-mandat. Le président d’extrême droite risquait d’y subir une défaite importante. Mais son ami Trump est venu à sa rescousse.
En Argentine, les questions économiques sont centrales pour gagner ou perdre une élection. L’ensemble de la population suit chaque jour dans les médias l’évolution de la cotation du dollar. Le taux d’inflation est aujourd’hui à seulement 2,1 % mensuel, après un pic de 25 % en décembre 2023. Après deux ans de politiques austéritaires très brutales qui avaient fait chuter l’inflation, la croissance économique et le pouvoir d’achat, la tendance était à nouveau à la hausse, et cela risquait de provoquer une crise économique avant les élections.
Pour l’éviter, Milei et Trump sont arrivés à un accord afin de stopper la hausse de la cotation du dollar, qui aurait entraîné une poussée de l’inflation. Pour cela, les États-Unis vont acheter des pesos pour 20 milliards de dollars par l’intermédiaire d’un swap de monnaies. Mais ce sauvetage, nettement politique, peut s’avérer insuffisant.
Une défaite et un scandale
Lors des élections de la province de Buenos Aires pour l’Assemblée provinciale, Milei a subi une forte défaite malgré son alliance avec le parti de droite de l’ancien président Mauricio Macri. Dans la province la plus peuplée, l’alliance gouvernementale a obtenu 34 %, devancée par le péronisme à 47 %. Ce résultat présage une issue défavorable pour Milei en octobre.
À cela s’ajoute un scandale de corruption et de trafic de drogues qui a atteint le président : un de ses premiers soutiens et tête de liste pour les législatives, le député José Luis Espert, a reçu des paiements de la part d’un chef narco arrêté récemment. Après des tergiversations, il a renoncé à sa candidature, de peur d’alourdir la défaite électorale.
Des petits objectifs, de gros risques
Mais Milei n’a pas grand-chose à perdre, à part son orgueil. L’alliance avec le macrisme lui donne un plancher suffisant pour pouvoir gouverner. Ces législatives de mi-mandat impliquent le renouvellement des sièges élus il y a quatre ans, quand il était encore méconnu et n’avait obtenu que huit députéEs. Ainsi, même avec une défaite, La Libertad Avanza gagnera en nombre de députéEs.
Son objectif n’est en aucun cas d’avoir la majorité de l’assemblée, ni même une majorité relative. Il vise simplement à s’assurer un tiers des sièges dans une des chambres. Cela lui suffirait pour gouverner facilement, car il faut deux tiers de chaque chambre pour annuler les décrets et les vétos présidentiels. Il pourra ainsi continuer, comme il l’a fait ces deux dernières années, à gouverner avec l’autoritarisme que lui permet une Constitution encore plus présidentialiste que celle de la France.
Martin Hache