Publié le Mercredi 5 novembre 2025 à 14h00.

Gaza : Le 29 novembre en ligne de mire

Alors que l’hiver arrive, Gaza, qui croule sous les débris, est laissée sans abris, sans nourriture et sans carburant. Israël poursuit sa destruction de toute la société palestinienne. Faire de la manifestation nationale unitaire pour la Palestine du 29 novembre une mobilisation de masse doit être notre priorité.

La situation à Gaza reste préoccupante même sous « cessez-le-feu ». Un cessez-le-feu tellement bafoué qu’il n’en a plus que le nom. En effet, Israël a commis près de 200 violations depuis le 10 octobre, date de sa mise en place, et depuis plusieurs centaines de personnes ont été tuées.

Les conditions de vie s’aggravent

L’hiver approche et les conditions de vie s’aggravent drastiquement : l’accord de cessez-le-feu prévoyait la fourniture de plus de 300 000 tentes et abris mobiles pour héberger des centaines de milliers de familles palestiniennes. Presque toutes les habitations de Gaza ont été détruites, ces tentes sont donc une nécessité vitale. Mais évidemment, Israël n’a pas respecté cet engagement non plus. La livraison des abris, comme celle des produits de première nécessité, se fait au compte-gouttes. Entre le début du cessez-le-feu et la fin octobre, seuls 3 203 camions sur les 13 200 prévus sont entrés dans la bande de Gaza. Ce qui fait que, chaque jour, seuls 145 camions commerciaux et humanitaires en moyenne sont entrés, au lieu des 600 camions par jour.

Gaza est un amas de débris

Israël bloque toujours les denrées alimentaires essentielles, les médicaments, les engins lourds d’excavation pour permettre le déblaiement, et bien sûr le carburant pour les chauffages et les machines. Ils sont pourtant nécessaires : Gaza est une pile de débris, près de 90 % des habitations sont détruites ou endommagées. Une grande partie des infrastructures de Gaza, ­notamment les maisons, les écoles, les universités, les mosquées, les églises, les espaces publics et les centres de santé, ont été réduites à ruines. La quantité de débris qui recouvre le territoire correspond à 60 millions de tonnes. Même avec toutes les machines disponibles, il faudra plusieurs décennies pour tout déblayer.

Israël bombarde, contrôle et occupe

Comme nous l’avons indiqué depuis plusieurs semaines, Israël n’a jamais eu l’intention d’honorer un quelconque cessez-le-feu, juste gagner du temps pour le redéploiement et le réarmement. Les prétextes sont faciles à trouver. Du coup, Israël continue de bombarder et ne respecte pas l’accord qu’il a signé.

Notamment, un des autres aspects de l’accord « Trump », le retrait de l’armée de Gaza. Pour l’instant, toute la partie Est de Gaza est contrôlée par Israël. Plus de la moitié, avec notamment les terres ­agricoles, se trouve derrière « la ligne jaune » ; Israël contrôle également les points d’entrée, notamment Rafah au sud. De la même manière, l’accord prévoit une force d’interposition de pays dits musulmans — la Turquie en tête. Mais Israël ne veut absolument pas de soldats turcs à Gaza. Netanyahou a répété que cela n’arriverait pas et a proposé que les forces d’interposition viennent d’Azerbaïdjan ! Quoi qu’il en soit, les termes de l’accord Trump vont résulter d’un rapport de forces qui va se jouer ­internationalement.

Mobilisons-nous pour la survie de la société palestinienne

Ce rapport de forces doit continuer, car la tendance fasciste israélienne est à l’accélération et cela ne concerne pas que Gaza. À titre d’exemple, une proposition de loi qui permettrait aux tribunaux israéliens d’imposer la peine de mort aux Palestiniens reconnus coupables d’avoir tué des Israéliens pour des « motifs nationalistes » va être proposée à la Knesset cette semaine. Cette législation ne s’applique pas aux Israéliens qui tuent des Palestiniens dans des circonstances similaires. Les prisonnierEs palestinienNEs sont un enjeu crucial. Depuis octobre 2023, Israël a arbitrairement arrêté des milliers de Palestiniens dans la bande de Gaza et en Cisjordanie occupée. Au moins 10 000 personnes sont actuellement détenues dans les prisons israéliennes et ce chiffre est probablement sous-estimé. Ces prisonnierEs sont soumisEs à des mauvais traitements, tortures, viols, détention sans date de libération, etc.

La pression doit continuer pour soutenir le peuple palestinien. Pas seulement pour Gaza, mais pour la survie de la société palestinienne dans son ensemble. Les actions de boycott, de blocages d’envois d’armements, les manifestations doivent continuer. La possibilité d’une grande manifestation de masse se profile pour le 29 novembre à Paris. Cette date doit être notre ligne de mire pour la solidarité avec la Palestine.

Édouard Soulier