La bataille pour défaire le gouvernement sur les salaires dans le NHS (Service national de santé) a repris. La victoire est cruciale non seulement pour les travailleurEs concernés, mais aussi pour la survie du service de santé lui-même.
Des dizaines de milliers de médecins en formation de toute l’Angleterre, membres du syndicat BMA (British Medical Association), étaient prêts à entamer une grève de 72 h à partir de 7 h du matin mercredi 13 juin. Ils sont à nouveau en première ligne d’une bataille plus large menée par tous les travailleurEs du NHS.
35 % d’augmentation revendiqués
Paul, médecin radiologue et membre de la BMA dans l’est de l’Angleterre, déclare : « Il est encourageant de sentir un soutien plus large pour les médecins en grève et de savoir que d’autres travailleurEs du NHS sont derrière nous. Nous sommes tous confrontéEs à des problèmes similaires, que l’on soit médecin, infirmière ou que l’on travaille dans d’autres catégories ou professions qui font campagne pour de meilleurs salaires. Aucun d’entre nous n’est déraisonnable, nous menons tous le même combat. J’espère que tout le monde nous soutiendra et renforcera ce sentiment de solidarité. »
Les médecins en formation sont essentiels au NHS. Ils représentent environ la moitié des médecins hospitaliers en Angleterre et un quart des médecins travaillant dans les cabinets de médecine générale. Selon la BMA, les médecins en formation en Angleterre ont subi une baisse de salaire de 26,1 % entre 2008-2009 et 2021-2022, une fois l’inflation prise en compte. L’inflation galopante de cette année ne fait qu’aggraver la situation. Les ministres n’ont proposé qu’une augmentation de 5 %. Le syndicat réclame une augmentation de 35 % pour rétablir les salaires au niveau de 2008.
« Tous les travailleurEs de la santé sont dévalorisés »
Sur chaque piquet de grève cette semaine, on entendra des histoires de personnel épuisé et d’un NHS au bord de l’effondrement. Les dégâts ne sont pas dus à la grève, mais à des années de sous-financement et de privatisation rampante.
De nouveaux chiffres annoncés la semaine dernière montrent que les listes d’attente ont atteint un nouveau record, avec 7,4 millions de personnes en Angleterre qui attendaient de commencer un traitement à la fin du mois d’avril. Les listes d’attente ne cessent de s’allonger, bien que [le Premier ministre] Rishi Sunak ait fait de leur réduction l’un de ses principaux engagements.
Paul déclare : « Lorsque nous avons entamé les grèves, nous espérions qu’une courte période d’action déterminée réglerait le problème. Aucun d’entre nous ne veut nuire au NHS, c’était donc l’option la moins perturbatrice.
Mais le gouvernement n’a pas bougé. Nous en sommes donc à notre troisième phase de grève, et il est question de trois jours de grève par mois pendant l’été.
Même les personnes qui étaient initialement réticentes à faire grève me disent à quel point il est important que nous continuions et que nous gagnions. Ils se sentent trahis.
Tous les principes qui sont censés compter — la récompense du dur labeur, le fair-play, la possibilité de progresser pour soi et sa famille — ont été mis à mal. Les gens sont également déterminéEs à faire grève parce qu’ils s’inquiètent de l’état du NHS. Tous les travailleurEs de la santé sont dévaloriséEs et la pression est constante ».
Tout le monde devrait se rallier aux piquets de grève cette semaine.
Original (en anglais) sur socialistworker.co.uk.