Les affrontements du 7 mai ont fait deux nouvelles victimes parmi les forces de l’ordre et montrent qu’un accord est loin d’être trouvé. La semaine dernière, le Premier ministre, Abhisit Vejjajiva, a endossé la divulgation à la presse d’un « plan » laissant entendre qu’une partie des dirigeants du Front uni pour la démocratie et contre la dictature (UDD) et certains universitaires conspiraient contre la monarchie, un crime passible en Thaïlande de trois à quinze ans de prison. La situation a pris un tour nouveau le 5 mai, Abhisit faisant une « offre » en proposant aux Chemises rouges de dissoudre le Parlement en septembre pour tenir des élections le 14 novembre. Cette proposition garantit à Abhisit d’être encore au pouvoir le 1er octobre, lors du très stratégique remaniement du commandement militaire. Les dirigeants des Chemises rouges ont jugé positive l’initiative d’Abhisit mais ont indiqué que la fin de l’occupation de Rachaprasong était conditionnée aux garanties que donnerait le Premier ministre, en particulier sur la date de dissolution du Parlement, la fin de l’état d’urgence et de la censure. Début avril, Abhisit avait rompu les négociations avec les dirigeants de l’UDD, les Chemises rouges, et poussé le chef de l’armée à intervenir militairement pour « nettoyer » le quartier occupé de Ratchaprasong à Bangkok. Plutôt que de chercher un règlement politique, Abhisit préférait traiter les manifestants de terroristes.