Publié le Samedi 8 mars 2014 à 08h43.

Loi sur les stages : la précarité et la galère, ce n’est pas fini !

Le gouvernement avait annoncé sa volonté de faire avancer le cadre légal des stages afin de changer la précarité grandissante que connaissent les jeunes. On est bien loin du compte !

Aujourd’hui les stages sont une vraie arme pour le patronat afin de précariser les jeunes et les salariéEs, une main-d’œuvre à très bas coût corvéable à merci. En effet, la gratification, car on ne parle pas de salaire, est de 436 euros par mois, c’est-à-dire moins que le RSA, et les stagiaires, dépendant de la validation de ce stage, sont donc obligés de faire toutes sortes de tâches que personne ne ferait autrement.La situation était encore plus dramatique avec les stagiaires employés par Areva pour s’occuper des moteurs de réacteurs nucléaires pendant 2 à 6 mois, heureusement pas assez longtemps pour contracter des maladies liées à la radioactivité. La Société générale emploie 20 % de stagiaires… Autant de jeunes qu’elle n’a presque pas besoin de payer car un stage de moins de deux mois n’est pas rémunéré.

Avancée pour les jeunes ou cadeaux aux entreprises ?La nouvelle loi adoptée lundi 24 février apporte des avancés : interdiction d’effectuer des tâches dangereuses, accès aux tickets restaurant, aux remboursements des transports, rémunérations dès le premier mois de stage si celui-ci dure plus de deux mois… Mais elle ne touche pas au cœur du problème !Les stagiaires sont utilisés par les grandes entreprises car ils sont payés une misère et la pression qu’ils subissent pour valider leur formation permet qu’ils acceptent des tâches qui ne sont pas les leurs. Ni augmentation de la gratification au Smic, ni cadre contraignant pour les entreprises sur le lien entre formation et stage... De plus, la nouvelle loi s’accompagne d’une exonération d’impôts pour les gratifications ! Et une partie des stages qui se font dans le public sont menacés par les politiques d’austérité.Ainsi, un mouvement d’ampleur a eu lieu chez les étudiants en travail social qui ne pouvaient pas trouver de stage. Cynique, le gouvernement avait supprimé l’obligation de gratifier les stages et annoncé une enveloppe de 5,3 millions d’euros... alors qu’il en faudrait 70 millions. Aujourd’hui une bataille s’ouvre aussi dans les Instituts de formation aux soins infirmiers (IFSI) : les étudiantEs s’y battent pour accéder aux stages dans le privé qu’on leur refuse, faute d’exonération, et pour une meilleure rémunération : elle est aujourd’hui de 66 centimes par heure !

JBP