Publié le Jeudi 10 septembre 2020 à 17h56.

Rentrée universitaire chaotique : c’est aux capitalistes de payer la crise sanitaire

Les étudiants dont plus de la moitié travaillent pour payer leurs études ont déjà payé le prix lourd de la crise avant l’été. Des milliers d’entre nous avons perdu nos emplois du jour au lendemain, sans indemnités du fait de la précarité de nos contrats. Et dans la plupart des universités nous avons dû passer nos partiels à distance comme si de rien n’était alors que des milliers d’étudiants crevaient littéralement de faim, obligés de faire la queue devant les aides alimentaires d’urgences.

Alors que nous sommes exposéEs au chômage de masse, le virus fait son retour en cette rentrée, avec une nouvelle recrudescence des cas. Dans chaque université s’appliquent des mesures sanitaires à moyens constants (parfois en piochant dans la CVEC1).

Des conditions d’études et de vie dégradées

En fonction des universités, cela se traduit souvent par une méthode “kamikaze” qui consiste à ne pas appliquer de distanciation sociale, parfois en donnant quelques masques, et exposant tous les étudiants à une contamination rapide. Dans d’autres universités, l’administration généralise les cours en distanciel, certainEs étudiantEs n’ayant que quelques semaines de cours physique dans le semestre.

Ces mesures sont évidemment toutes les deux mauvaises, et pénalisent en premier lieu les étudiants précaires qui soit ne peuvent pas se permettre de tomber malades (notamment ceux qui vivent chez leurs parents ou risqueraient de perdre leur emploi en cas de contamination, et donc leur revenu), soit risquent grandement de décrocher dans le cas où le distanciel est généralisé. Si le distanciel permettrait au gouvernement de continuer à supprimer des postes de travail dans les universités, cela serait aussi pour lui un puissant outil de sélection sociale. De plus, c’est l’opacité la plus totale sur les cas d’étudiantEs et de personnels contaminéEs. N’attendons pas que se généralise l’angoisse.

Des revendications d’urgence

Les jeunes sont une variable d’ajustement pour le gouvernement et les patrons face à la crise, que cela soit à l’université et sur le marché du travail. Il est temps d’en finir, et de prendre la gestion de la crise en mains ! Les journées de mobilisation et de grève des 12 et 17 septembre constituent une première occasion d’exprimer clairement que nous refusons de payer cette crise ! Le 12 et le 17 septembre, soyons nombreux et nombreuses à descendre dans la rue, contre la politique désastreuse de ce gouvernement !

Dans toutes les Universités il est urgent de revendiquer partout :

La distribution gratuite de masques gratuits, pour garantir à tous des masques non-périmés ! C’est vital pour les plus précaires, pour qui il est difficile de s’en procurer étant donné la spéculation que font les grandes surfaces sur les prix.

Un centre de dépistage dans chaque université, car dans celles-ci transitent chaque jour des milliers d’étudiantEs et les centres de dépistages existants sont en grande partie saturés. Pour que tout le monde se dépiste, il faut mettre en place des services où les jeunes qui bossent n’aient pas à devoir y faire la queue pendant des heures.

La transparence sur les cas doit être garantie par les universités, elles ne doivent pas cacher l’information.

Il faut un investissement massif dans les universités pour pouvoir accueillir tout le monde dans de bonnes conditions. Le ministère laisse gérer cette crise par des personnels totalement précariséEs, à moyens constants et sans assurer de protections rigoureuses, notamment pour les personnels du nettoyage chargéEs de désinfecter (souvent employéEs dans la sous-traitance). Pendant ce temps le gouvernement arrose à coup de dizaines de milliards d’euros les grandes entreprises, avec comme objectif ridicule de créer 160 000 emplois pour 2021 alors qu’en 2020 on estime à 1 million le nombre de pertes d’emploi. Pour faire face à la crise, il n’y a pas le choix, il faut aller chercher l’argent où il est avec un fort impôt sur la fortune et le capital.

L’abrogation des mesures sélectives à l’université, et l’inscription de tous et toutes dans la fac et la filière de leur choix !

Refusons d’être la génération sacrifiée, c’est aux capitalistes de payer la crise !

  • 1. Fond de la Contribution à la vie étudiante et de campus.