Publié le Mardi 30 mars 2021 à 07h07.

Des milliers de manifestantEs pour le droit fondamental au logement

Le 27 mars était la journée européenne de mobilisation sur le logement. Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans toute la France pour exiger le respect de ce droit.

Cette échéance correspond à la date traditionnelle de la fin de la trêve hivernale, ce qui signifie le retour des expulsions locatives. Mais depuis mars 2020, rien ne va plus. La crise sanitaire et sociale est passée par là : le gouvernement a été obligé de reporter la fin de la trêve 2020 au 10 juillet, tant la situation de nombreux et nombreuses locataires était critique, refusant toutefois de faire de cette année une année blanche pour les expulsions. Les procédures judiciaires se sont poursuivies.

Mobilisations diverses

Mais le virus poursuit son chemin ravageur, par vagues successives, et le gouvernement ne peut pas faire comme si de rien n’était : il a été contraint de reporter une nouvelle fois la sortie de la trêve à la fin mai 2021, petit répit dérisoire pour les locataires endettés. Mais cette trêve ne concerne pas les squatteurs. On se souvint du campement des migrantEs de la Porte de Paris à Saint-Denis qui a été évacué brutalement en novembre 2020, ainsi que de la charge brutale de la police contre celles et ceux qui avaient tenté quelques jours plus tard de s’installer place de la République pour rendre visible leur situation. En réaction plusieurs associations (DAL, UTOPIA 56…) ont depuis réalisé des occupations de lieux pour mettre à l’abri des personnes à la rue et exiger de l’État des réquisitions : écoles désaffectées, Hôtel-Dieu, et dernièrement de nouveau la place de la République à l’occasion de la « nuit solidaire » où 480 personnes ont obtenu un hébergement au bout de quelques heures d’occupation sous le regard des médias. Plus difficile est la situation des squats installés dans des friches industrielles de la Plaine Saint-Denis (le Landy sauvage). La fringale immobilière des municipalités PS de Paris, Saint-Ouen, Saint-Denis, du Grand Paris et de l’État, les poussent à faire le ménage avant 2024. Cela ne se fera pas sans résistance.