Publié le Lundi 4 janvier 2021 à 21h25.

Occupation à Grenoble : allô la Mairie ?

Un mois bientôt qu’une cinquantaine de sans logis ou mal logéEs occupent une montée des immeubles appelés les volets verts et toujours pas de réponse côté des institutions.

Dehors les températures sont négatives, dedans l’eau, l’électricité et le chauffage ont été coupés. Avec l’accord, ou à la demande, de la première adjointe FI, présidente du bailleur social Actis, c’est un quarteron d’éluEs municipaux en responsabilité dans les établissements publics de l’eau, de l’électricité et de la régie de chauffage urbain qui a pris cette décision scandaleuse, en plein hiver, en peine pandémie. Même Chirac n’avait pas osé !

C’est la stratégie la plus minable que le pouvoir local a choisie : laisser la situation se dégrader et les personnes s’épuiser. Pour les remettre à la rue ou bien leur imposer l’hébergement d’urgence hivernal dans un des baraquements qui servent à les « parquer » jusqu’au 31 mars… Mais trop c’est trop !

Le scandale de la coupure des fluides a produit pour le moment tout l’inverse d’une démoralisation. Les occupantEs sont plus déterminéEs que jamais, chaque dimanche ils et elles se réunissent en AG, en présence d’un ou deux militantEs du DAL, pour faire le point sur leur situation matérielle, discuter des problèmes quotidiens et réfléchir aux propositions d’actions. Ce sont eux qui prennent la parole et interviennent face aux médias.

La mobilisation s’élargit

Solidaires se mobilise à fond, l’inter-orgas jeunes, incluant des jeunes de la FI, de EElV et du PC, sont très présents, d’autres également, le NPA, le PCOF, LO, des associations comme RUSF, RESF. Des enseignants et des personnels des centres d’hébergement, l’AG des travailleurs sociaux. Même l’évêque est intervenu, pour tenter de faire remettre les fluides. Un 2 janvier, les manifs sont rares ici et pourtant, cette année, à l’appel du DAL, ce sont plus de 200 personnes qui se sont retrouvées « tous et toutes sur le pont » pour déployer une banderole de 50 mètres de long avec nos mots d’ordre. Une pétition est en cours, un évènement culturel de soutien et une expo photo sont en préparation et d’autres actions dont nous ferons le compte-rendu. On n’oublie pas : dans l’agglomération grenobloise il y a 16.000 demandes de logement en attente, 17.000 logements vides et, d’après la Préfecture, 1.800 personnes à la rue ! Alors oui la réquisition est une idée d’avenir ! Et c’est possible.