En Grèce, le salaire horaire est désormais le plus bas de la zone euro. Le PIB est en baisse depuis cinq ans : en cumul, il a chuté de 22 %. À la fin de l’année, le niveau de vie de la population devrait être inférieur de moitié à celui de 2008. Le taux de chômage est passé à 24,4 % en juin, et plus d’un jeune sur deux n’a pas d’emploi. C’est le constat accablant dressé dans un rapport de l’Institut du travail, le centre de recherche des syndicats grecs, contre les mesures d’austérité mises en œuvre depuis plusieurs années.Or, loin de changer d’orientation politique, la Troïka (FMI, BCE et Commission européenne) profite de la déstabilisation créée par la crise des dettes souveraines de plusieurs États pour essayer de généraliser le sort de la population grecque : c’est le sens du Traité européen sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG), qui impose aux différents États un « budget général […] équilibré ou en excédent » (voir l’article de Christine Poupin dans le numéro précédent).Hollande a décidé de faire voter ce traité par le Parlement à la fin du mois. Au-delà du spectacle médiatique quotidien, les députés de son parti et ceux de l’UMP montreront donc qu’ils sont à l’unisson pour son adoption.Parce que nous refusons l’Europe libérale que l’on nous impose, parce que nous sommes solidaires des mobilisations passées et à venir partout en Europe – en Grèce, en Espagne (où une grève générale est appelée le 15 septembre contre la politique sociale et économique du gouvernement)… – parce que ce n’est pas aux populations de payer la crise, nous serons dans la rue pour une manifestation nationale le 30 septembre, au moment du débat parlementaire sur la question.Le collectif unitaire « Pour un audit citoyen de la dette publique » (CAC) a pris l’initiative d’une campagne d’information, d’interpellation des élus et de mobilisation contre le Traité d’austérité : ce sont donc différentes composantes du mouvement associatif (Attac, Fondation Copernic, etc.), syndical (Solidaires, FSU, CGT), politique (Front de Gauche, NPA, etc.) qui s’engagent ensemble dans cette bataille, même si certaines n’appelleront pas à la manifestation du 30 septembre.Plus de 100 collectifs contre la dette existent sur le territoire : ils sont le point d’appui et de convergence précieux pour prendre des initiatives en direction de la population (réunions publiques, diffusions de matériel explicatif, actions, etc.).Le bras de fer contre les plans d’austérité exige de faire converger toutes celles et tous ceux qui les subissent : salariés et usagers des services publics, jeunes, chômeurs et retraités, victimes des plans de licenciement, etc. À l’échelle locale, nationale, mais aussi européenne. Pour cela, deux rendez-vous des mouvements sociaux sont déjà pris : à Florence en novembre et à Athènes au printemps. Puisque nos dirigeants ne nous représentent pas, les 99 % doivent le faire !Vanina Giudicelli
Toutes les informations sur le site :http://www.audit-citoyen.org/