Non, les milliardaires qui demandent, dans le sillon de Warren Buffet, à l'État de les taxer davantage, ne sont devenus ni fous ni anticapitalistes. Souvenons-nous des propos de Waren Buffet en 2006 : "Il y a une lutte des classes aux États-Unis, mais c’est ma classe, la classe des riches qui mène la lutte. Et nous la gagnons."
Cette fois encore ils sont à l'initiative. Cette opération de communication, de la part de ceux qui se sont toujours battus contre l'impôt et tout ce qui peut rogner leurs profits, vise plusieurs objectifs.
Face à la colère que provoquent les sacrifices toujours plus importants imposés aux populations alors que les injustices sont de plus en plus criantes et insupportables, ils veulent faire croire que face à la crise, nous devons tous «faire des efforts». Ils égratignent à peine leurs immenses fortunes et voudraient que les salariéEs, les chômeurs et chômeuses, les retraitéEs acceptent encore plus d'austérité.
Maurice Lévy, PDG de Publicis et premier émule français de Warren Buffet précise le deal : d'un côté "une contribution exceptionnelle des plus riches, des plus favorisés, des nantis", mais en échange "une profonde réforme de nos structures administratives et de nos systèmes sociaux [...] au besoin et en complément, par un programme de privatisation". Il se félicite de la contre réforme des retraites, du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite et veut en finir avec les biens communs et les services publics, qui échappent encore - en partie - à l'appétit des marchés.
Sacrifier un tout petit peu pour sauvegarder l'essentiel, tel est le sens de cette opération.
C'est une tout autre répartition des richesses que propose le NPA, à commencer par l'augmentation des salaires et de la protection sociale, le développement des services publics en prenant résolument sur les profits et en refusant de rembourser la dette publique illégitime.
Le 24 août 2011.