Publié le Mercredi 12 février 2025 à 08h57.

Macron, Ferrand…et Le Pen en embuscade

Lundi 10 février Macron a annoncé par un communiqué qu’il présentait la candidature de Richard Ferrand pour remplacer Fabius à la présidence du Conseil constitutionnel.

Successivement conseiller général, conseiller régional, député du Finistère, président du groupe LRM à l’assemblée, Ferrand a été le premier élu PS à se rallier à Macron en 2016. Il est surtout connu pour l’affaire des Mutuelles de Bretagne. En 2011, alors que Ferrand en était le directeur, celles-ci ont loué à Brest des locaux achetés par Sandrine Doucen, avocate et compagne de Ferrand. Doucen avait obtenu le prêt pour cette acquisition grâce à la promesse de location des Mutuelles de Bretagne. Malgré l’action d’Anticor les faits ont été définitivement classés sans suite pour prescription en 2022.

Ferrand, politicien professionnel, mouillé dans des affaires politico-financières, est un parfait représentant de « l’ancien monde » dont parlait Macron en 2016. Ce n’est certainement pas lui qui va représenter les intérêts des travailleurs et des travailleuses, des classes populaires, dans ce bastion du pouvoir de la bourgeoisie qu’est le Conseil constitutionnel. 

Si sa candidature est validée par les deux commissions des lois de l’Assemblée et du Sénat, il sera en place pour un mandat de neuf ans. Il ne faudra certainement pas non plus compter sur lui pour préserver ce cadre démocratique plus qu’imparfait et faire rempart contre le fascisme en cas d’accession du RN au pouvoir, que ce soit en 2027 ou avant en cas de présidentielle anticipée.

Le RN a déjà prévu de passer par l’article 11 de la Constitution pour faire adopter par référendum toute une série de mesures racistes et inscrire dans la Constitution la « maîtrise » de la politique migratoire. Au programme interdiction des régularisations, répression de l’aide aux migranTEs, fin du regroupement familial, « priorité nationale » pour l’accès au logement et à l’emploi, exclusion des étrangerEs des prestations sociales, etc. Toutes mesures en opposition avec les principes de la Constitution actuelle.

Pour s’opposer au fascisme et aux politiques racistes, nous ne pouvons et nous ne pourrons compter que sur nous-mêmes et sur nos mobilisations.