Marine Le Pen pourrait voir son immunité parlementaire levée, immunité dont elle bénéficie en tant que députée européenne. Récemment, le ministère français de la Justice a transmis une demande allant dans ce sens au Parlement européen. Cette demande sera d’abord traitée par la Commission des affaires juridiques, puis en plénière. La décision finale interviendra sans doute au printemps 2013.La procédure pourra éventuellement déboucher sur une condamnation pénale, une fois l’immunité parlementaire levée. Avant la présidente actuelle du Front national, son père Jean-Marie Le Pen avait vu son immunité levée par le Parlement européen en 1998, pour des propos négationnistes tenus à Munich le 5 décembre 1997 (et condamnés par la justice allemande en 1999).Les poursuites contre Marine Le Pen concernent son discours du 10 décembre 2010 à Lyon, devant des militants du FN. La future chef du parti compara alors des musulmans qui prieraient dans la rue à une puissance occupante, ce qui n’était que le dernier avatar du concept « immigration-invasion » (fréquemment utilisé par le FN). Du même coup, elle banalisa aussi l’occupation nazie, à travers ces mots : « Je suis désolée, mais pour ceux qui aiment beaucoup parler de la Seconde Guerre mondiale, s’il s’agit de parler d’occupation, on pourrait en parler, pour le coup… ».Ces propos peuvent constituer deux délits : incitation à la haine raciale et banalisation de crimes contre l’humanité. Dès le 14 décembre 2010, l’association antiraciste MRAP avait déposé une plainte, à la base des poursuites actuelles.Bertold du Ryon
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