En novembre dernier, le rapport Jospin avait été présenté comme un véritable « big-bang » institutionnel, mais les réformes préconisées s’étaient révélées déjà bien timides (cf. Tout est à nous ! n°170 et 174). Le 7 janvier, lors de la présentation des vœux au Conseil constitutionnel par François Hollande, les quelques réformes que le Président a finalement retenues ne représentent quasiment plus rien.Hollande ne retient donc que des réformettes dont la plus médiatisée a été la proposition de mettre fin au statut de membre de droit du Conseil constitutionnel des anciens présidents de la République. Par contre, la proposition d’un système de « parrainage citoyen » pour les candidats aux élections présidentielles a été écartée, ainsi que la proposition sur le non-cumul des mandats. Celle-ci sera reprise par Ayrault lors d’une future session parlementaire mais on peut craindre le pire… Enfin, en ce qui concerne le droit de vote des étrangers, on n’en parle carrément plus du tout, malgré l’engagement de Hollande lors de la campagne électorale.En matière de promesses reniées ou oubliées, nous commençons malheureusement à en avoir l’habitude et cela y compris pour des réformes sociétales qui économiquement ne coûtent pas cher. Politiquement, par contre, le coût risque d’être élevé. Contrairement aux petits calculs selon lesquels des « compromis », voire des abandons, seraient susceptibles d’amadouer un public hésitant, les reculades risquent de donner confiance à une droite réactionnaire qui en demande toujours plus.Pour de nouveaux droits (et la sauvegarde des anciens !), du suffrage universel à l’IVG en passant par les congés payés, l’histoire nous enseigne que ce n’est que par des luttes massives et un vrai rapport de forces qu’on arrive à les arracher.Ross Harrold