Environ 130 salarié.e.s du nettoyage de Sorbonne Université sur le site de Jussieu se sont mis en grève mardi 14 septembre pour obtenir de meilleures conditions de travail et lutter contre une réorganisation et un chef aux méthodes brutales.
Les universités, les cours et la recherche ne peuvent fonctionner que grâce à tout le personnel de ménage sans qui les locaux seraient vite insalubres. Ces salariéEs sont pourtant maltraitéEs, leur emplois étant la plupart du temps sous traités à des entreprises extérieures comme ici la société Arc en Ciel qui se chargent d’exploiter au maximum ces salarié.e.s précaires qui sont en grande partie des hommes et évidemment des femmes issuEs de l’immigration. La direction de l’université cautionne et encourage ces pratiques de sous-traitance par son inaction dans l’unique objectif de faire des économies.
Les salariéEs ont depuis la rentrée été confronté à une aggravation de leurs conditions de travail imposées par un chef autoritaire qui cherche à leur imposer de nouveaux horaires de travail sous menace de licenciement ou mutation forcée. Ces horaires sont pourtant incompatibles avec leurs autres obligations professionnelles (car ils et elles cumulent souvent avec un autre emplois pour pouvoir boucler les fins de mois) et leurs obligations familiales (un certain nombre d’entre eux et elles devant s’occuper de leurs enfants). À tout cela s’ajoutent des heures supplémentaires non payés dont les grévistes réclament le paiement !
100% des salarié.e.s concernés ont alors décidé de relever la tête en se mettant en grève ! Leurs revendications précises sont disponibles sur le site de la CGT FercSup de Jussieu1 qui suit la grève de très près avec le soutien des autres syndicats FSU, Sud, FO et Solidaire étudiantEs.
Vu la puissance qu’a rapidement pris la grève il pourrait se poser désormais la question de l’extension des revendications pour exiger des hausses de salaires, un treizième mois voire même l’internalisation des salariéEs à Sorbonne Université.
Cette lutte et ses revendications, au delà de leur aspect social, revêtent une dimension féministe et antiraciste évidente. Une banderole sur le piquet de grève proclamait “fini l’esclavage !”. L’imposition de nouveaux horaires de travail et le refus de la prise en compte du travail domestique, de l’éducation des enfants et de la vie familiale, principalement et trop souvent dévolue aux femmes, confère à cette grève un caractère féministe indéniable. Cette grève n’est pas sans rappeler les récentes luttes des travailleur.se.s du nettoyage ferroviaire d’Onet ou encore celle des femmes de chambre d’Ibis. Ces luttes mettant aussi en scène un prolétariat précaire souvent racisé et féminisé ont été victorieuse ! Espérons que la lutte qui se déroule aujourd’hui à Jussieu le sera aussi !
Des négociations sont en cours, une première revendication concernant le départ de leur chef semble acquise. Mais les salariés ont décidé de poursuivre la grève jeudi pour le reste de leurs revendications ! Pour soutenir vous aussi la grève n’hésitez plus, donnez à la caisse de grève en ligne ! L’argent est le nerf de la guerre !