Le monde du sport ne finit plus de naviguer de scandales en fausses révélations (comme le « Qatargate » inventé par France Football, découvrant que les coupes du monde s’achetaient et que le Mondial était un enjeu politique…). Dernier soubresaut en date, Europol a levé le lièvre d’un immense trafic de matchs achetés, pas seulement dans les petits championnats européens, le tout secrètement organisé par un réseau mafieux de Singapour.Si l’ampleur finale de cette affaire n’est pas encore connue, on s’étonne surtout de ces médias et politiques qui découvrent que les paris sportifs impactent désormais en profondeur l’existence du sport. Pas besoin d'aller chercher les mafias asiatiques pour s'en inquiéter, car, pas plus que le nuage radioactif de Tchernobyl, ce type de « contaminations criminelles » ne va s’arrêter comme par miracle devant le Rhin.Une manne financièreFinalement à chaque sport sa spécialité. Le cyclisme avait révélé au monde que le dopage ne se limitait pas à un simple caprice de vedettes assoiffées de reconnaissance, mais représentait bel et bien un mode structurel de fonctionnement du haut-niveau. Aujourd’hui le foot démontre au reste de la belle famille olympique que ce ne sont plus seulement les sponsors et les investisseurs qui détiennent les cordons de la bourse de l’économie du sport. Cette dernière est dorénavant submergée par les flux quasi infinis des paris, à l'instar d'un capitalisme productiviste englouti par les marchés financiers dématérialisés.En 2011, près de 500 milliards de dollars se seraient déversés sur internet, dont plus des trois quarts dans un cadre illicite. Et le crime organisé a investi tout naturellement ce terrain. De l'autre côté du miroir, les sites légaux sont devenus parmi les plus gros annonceurs pour les clubs ou même d'incontournables clients pour les médias. Mais rien de plus naturel. Le capitalisme est polymorphe et a seulement pris des visages différents dans le sport pour mieux fonctionner. L’important, c’est de participer… au bénéfice.King Martov