Publié le Jeudi 26 septembre 2013 à 12h31.

Edito. Crise : an V

Il y a cinq ans, la faillite de la banque Lehman Brothers le 15 septembre 2008 marquait aux yeux de tous le début de la crise économique mondiale. Cependant, si les crises économiques démarrent généralement dans la sphère financière, leurs origines réelles se trouvent dans la logique profonde du capital : la production pour le profit.

Dès la crise de 1857, Marx comparait les économistes qui voient dans la spéculation l’origine des crises à ces charlatans qui croient que la fièvre est à l’origine des maladies alors qu’elle n’en est que le symptôme. Les gouvernants annoncent périodiquement la fin de la crise, comme aujourd’hui à l’occasion du petit rebond de la zone euro... Plus réaliste, le quotidien économique les Échos a publié le 16 septembre une analyse intitulée « Crise : et si nous étions en 1934 ? », mettant l’accent sur les différentes phases de la grande crise des années 30. Lors de celle-ci, certains pays, comme les USA, avait semblé en passe de redémarrer avant de replonger dans la récession en 1937.

La crise actuelle est du même ordre. L’Europe est le maillon faible mais les incertitudes sont fortes dans le reste du monde. De ce type de crise, le capitalisme ne sort pas sans modification majeure, non seulement sur le plan économique, mais aussi sur les plans sociaux et politiques. Le fil conducteur des politiques bourgeoises est clair : faire payer la crise à « ceux d’en bas », par la pression sur les salaires et les revenus sociaux, la casse du droit du travail et l’austérité.

Le 12 mai dernier, le quotidien américain New York Times a publié une tribune de deux spécialistes de la santé publique intitulée « Comment l’austérité tue », insistant sur l’impact des politiques d’austérité en termes de suicides et de mortalité supplémentaires. Ils évaluent ainsi à 4 750 le surplus de suicides aux USA entre 2007 et 2010. Ces politiques ne tuent pas que les hommes, elles détruisent la planète à travers la course effrénée à des sources d’énergie à bas prix, dont témoignent aussi bien le gaz de schiste que la quasi-indifférence des décideurs à ce qui se passe à Fukushima.

Alors oui, plus que jamais et malgré les difficultés, la lutte contre le capital est justifiée et indispensable. Non seulement contre les attaques quotidiennes, mais aussi pour une alternative socialiste à ce système mortifère.