Publié le Vendredi 7 août 2009 à 19h34.

Mission en Palestine de militants du NPA. Billet n°7 Naplouse : la culture en résistance 

Aux cotés de la résistance politique et sociale, la culture irrigue également la résistance du peuple Palestinien.

 

 

Alors que le projet sioniste tend à effacer l'identité Palestinienne, la réappropriation de leur culture par les Palestiniens participe de la formation d'une conscience collective, qui vit et lutte face à l'occupation.

C'est lors d'un festival commémorant la Naqba (catastrophe en arabe, et dans ce cas précis l'expulsion des Palestiniens de leurs territoires en 1948) que nous avons pu assister à un spectacle mêlant culture traditionnelle et danse contemporaine.

Devant un amphithéâtre en plein air plein à craquer, la troupe de danse populaire Al Fanon Al Sha'abia, originaire de Ramallah a donné un spectacle dont les thèmes traditionnels, l'évocation du quotidien à travers la dabqa (danse traditionnelle) étaient réactualisés par une mise en scène résolument contemporaine. De même pour le récit de la vie pendant les couvre-feux (entendons par là l'interdiction de quitter son domicile pendant parfois plusieurs jours ou plusieurs semaines) qui donna lieu à plusieurs numéros de danse. Le clou du spectacle fut un solo de danse à travers une scène jonchée de corps agités de secousses, évoquant la solitude de Gaza face à l'occupation israélienne, sur les accords d'une chanson dont les paroles avaient été réécrites pour l'occasion.  Au fond de la scène trônait un mystérieux nombre, 194, dont tous les Palestiniens saisissaient le sens. C'est en effet de le numéro de la résolution de l'ONU qui établit le droit au retour des réfugiés Palestiniens, résolution qui depuis 1948 n'est pas respectée par l'Etat d'Israël.

De nombreux exemples témoignent de la réappropriation de contenus culturels par les Palestiniens, ainsi que des difficultés  qui sont faites aux artistes de circuler librement pour donner leurs représentations ; lors du festival de Bethléem, la troupe de danse est d'ailleurs arrivée avec plus de deux heures de retard parce qu'elle était bloquée au check-point…

C'est une même volonté  de transmission et de résistance qui anime les initiateurs du centre Awtar de Naplouse qui depuis des années permet aux enfants de la ville de bénéficier d'une formation à la musique et aux instruments traditionnels, le tout de façon bénévole.

Alors que tant de jeunes Palestiniens sont privés de leur jeunesse, de telles initiatives permettent de lier pratiques artistiques et découverte d'un patrimoine commun qui ne doit pas mourir.